Du côté de chez Sam, 2022

40,00

Du côté de chez Sam 22 photographies 2019/2020 de Chrystèle Lerisse
Texte de Jérôme Felin
Ouvrage bilingue français/anglais
Format 21 x 27cm
48 pages sur papier Couché Moderne Périgord Mat 170g
Couverture souple avec rabats 350g
Impression bichromie
Edité à 300 exemplaires

Description

Qu’est-ce qu’un objet ? Paré des connotations les plus diverses, le vocable se présente d’abord à l’intellect comme un synonyme d’unité de matière, facilement identifié comme appartenant au monde “concret”, puis, sur un mode abstrait, il devient un “objectif”, une visée, un but à atteindre, presque une obsession. Pourtant l’objet n’existe guère en soi, la notion d’unité de matière est discutable et l’idée même de l’objet comme horizon de la vision fléchit sous son propre paradoxe. Le risque est qu’il reste inatteignable. La photographe qui fixe un instant de la matière mutique et changeante ne le sait que trop. D’abord elle se défie d’elle-même et d’une vision circonscrite dans un faisceau d’habitus culturels. Ensuite elle doit laisser la matière constituer la vision. Là potentiellement existe la photographie comme révélation. C’est ce défi monstre qu’a relevé Chrystèle Lerisse dans ses deux séries intitulées
Du côté de chez Sam où l’objet est minimal. Défi dont Marcel Proust lui-même avait eu l’intuition, annonçant ce que cinquante ans plus tard l’art contemporain contiendrait de plus
radical. “Quand je voyais un objet extérieur, la conscience que je le voyais restait entre moi et lui, le bordait d’un mince liseré spirituel qui m’empêchait de jamais toucher directement sa matière ;
elle se volatilisait en quelque sorte avant que je prisse contact avec elle, comme un corps incandescent qu’on approche d’un objet mouillé ne touche pas son humidité parce qu’il se fait toujours précéder d’une zone d’évaporation. “